jeudi 17 mai 2012


                                          Photo : Eli, tout sourire pour changer



Une envie
en vie.

comme on caresse le sol d'Anatolie, mon tout petit
de son tapis de nomade.
Je brasse d'embruns mousseux
le souffle d'une aventure faite de coton puis de lin
The world is changing.

mardi 24 avril 2012




  
 



" Il se branle sur lui même là, c'est évident et tu ne dis rien ? La baise c'est mieux à deux tu sais"


Que venga

las
la
.


mardi 10 avril 2012



Repère de plasticiens aux abords de la Vilaine
Avril 2012

dimanche 8 avril 2012

Unforeseen


Paul et ses chaussettes bleues
Lavomatique
Avril 2012



"After Caroline
Searching for Sarah
Considering Kate
Courting Susannah
Losing Julie
Messing around with Max
Wild enought for Willa
Seducing Celeste
Loving Lily
Marrying Jezebel
"
Sally Allatalo

dimanche 25 mars 2012

We float






Photos : decembre 2011/ jnvier 2012


"No. Yo no quisiera que entrara en la sala ese terrible moscardon del abburimiento que ensarta todas las cabezas por un hilo tenue de sueno y pone en los ojos de los oyentes unos grupos diminutos de puntas de alfiler "

Lorca-Juego y teoría del duende

jeudi 22 mars 2012

Espace libre


Photo: Mi-mars Rennes


Je me gonfle de couleurs et de formes d'un regard efficace, désir ardent et immodéré j'assiste à ce qui dictera mes mots

 "My poetry is the world" Herman de vries

mercredi 14 mars 2012



Mars 2012
Modèle : Juliette

"And curtains laced with diamonds dear for you And all the Roman Noblemen for you And kingdom's christian soldier dear for you And melting ice cap mountains tops for you And knights in flaming Silver Robes for you And bats that with a kiss turn prince for you Swoop swoop Oh, baby, Rock Rock"
"Des rideaux incrustés de diamants pour toi
Et tous les nobles romains
Les soldats du Royaume Chrétien
Et les sommets glacés fondants pour toi
Les chevaliers en armures flamboyantes
Et les chauves-souris qui se changent en princes avec un baiser
Attaque
chéri, bouge, bouge"
Andy's chest- Lou Reed

dimanche 4 mars 2012

For the small, the unknown, the street people









Photos : Londres / Paris




"The visible world is no longer a reality and the unseen world is no longer a dream" W.B Yeats


mardi 14 février 2012


14 février


Rue du temple


-Excusez-moi mais seriez-vous en train de me prendre en photo ?

- vous vous-êtes retourné vers moi trop rapidement elle risque d'être floue


- floue, bon dans ce cas là...mais je suis dans l'ensemble assez laid et peu ami avec les photographes, ils me comparent plus à une étrangeté bedonnante qu'à un miracle de la nature

- détrompez-vous, je vous trouve très beau

samedi 4 février 2012

Fev-2012


No ingredient is missing



Let the play be played



Ou vont-elles, ces pensées ? Mes berceuses n'endorment plus les petits, je m'agite en marchant et je me prends les pieds dans les pavés, je glisse de mon sommeil léger et tombe sur le tapis de dalles. Ardeurs démesurées qui pourtant me maintiennent, quelle couardise te monopolise ? aucune car par mes doutes j'avance, mais loin de moi l'idée de stagner.
Alec Soth -Minnesota 2002


"Très tôt le jeune rebelle Limonov a pris le pli de considérer la dissidence qui naît dans les années soixante avec une hostilité goguenarde, et en affectant de mettre dans le même sac Soljenitsyne et Brejnev, Brodsky et Kossguine; des importants, des officiels, des assermentés, chacun de son côté de la barrière pontifiant, les œuvres complètes du premier secrétaire sur le matérialisme dialectique repondant aux pavés du barbu qui joue les prophètes. Pas notre genre à nous les autres voyous, les dessalés, les petits lumpen dégourdis qui savons bien qu'on exagère beaucoup en déclarant totalitaire la société soviétique : elle est surtout bordélique, et si on est un peu malin on peut profiter de ce bordel pour s'amuser."
Limonov- Emmanuel Carrère

mercredi 25 janvier 2012



Photo : Jnvier2012
It was a dark Kitchen
little used
little loved
no bubbling
pot
no fine cracking hot
It was a sad Kitchen
like other kitchen
she'd had
It was a bright Kitchen
Filled with
sparkling light
we cooked
we laughed
sitting our heart to delight


vendredi 13 janvier 2012

"Son corps comme un refuge contre le froid de l'aube"


Diane Arbus
Woman with eye-liner
1964




Du bout de tes doigts tu me faisait glisser. Repentina falta. Oscura




" Au moment où le réveil a sonné, j'ai regretté d'avoir accepté ce voyage. Il faisait encore nuit, et je n'avais pratiquement pas dormi. J'aurai dû me coucher plus tôt la veille,me suis-je dit. Mais ce n'était pas mon genre. Il était 5h mais Paris ne s'était pas encore éveillé. Jeanne non plus. Une fois habillé je suis allé la regarder dormir. Son corps comme un refuge contre le froid de l'aube. (...) j'avais PEUR de ne plus jamais la revoir. En lui disant qu'elle me manquerait, il me semble que je cherchais en réalité à lui dire adieu. J'étais un peu ému, en fait, mais d'une façon excessive et déplaisante. Ça ne me réussissait pas de me réveiller si tôt "


La fascination du pire- Florian Zeller

mercredi 21 décembre 2011



Dec 2011-Juliette

La cédille singulière de cette voyelle entre mes lèvres touche à l'endroit sensible
OH
Et l'eau ruissèle quand même, c'est un temps ou aucun intermédiaire même physique n'arrêtera l'écoulement. Le long de ton dos il se diffuse lentement, c'est un miel piquant qui vient du haut de tes reins.





" Infinis entretiens, armistices d'amitié qui la rassuraient et lui étaient preuve que leur liens étaient d'âme et non seulement de corps, délice toujours nouveau de parler d'eux-mêmes, de briller, d'être intelligents et beaux et nobles et parfaits. Deux comédiens occupés à se plaire, se produisant et paradant, pensait-il une fois de plus, mais peu lui importait, c'était exquis et tout d'elle le charmait, et même son sourire d'enfant modèle devant le photographe lorsqu'il lui faisait compliment sur sa beauté, et même son parlé genevois le charmé, ses septantes et ses nonantes (...) "


"Belle du seigneur" Albert Cohen Chap XLI

samedi 26 novembre 2011

November


Harley Weir

(réinterprétation d' "Ophelia" de John Everett Millais)




Lay down on the sofa
Curls of smoke - Now we know
Lay down on the sofa
Have to cut - Have to go



"A - Je veux dormir à tes côtés et faire tes courses et porter tes sacs et te dire comme j'aime être avec toi mais ils continuent à me faire faire des sottises

M- ce n'est pas moi c'est toi

B- c'est nul

C- le plan sur six mois

A- Et je veux jouer à cache cache et te donner mes vêtements et te dire que j'aime bien tes chaussures et m'asseoir sur les marches pendant que tu prends ton bain et te masser le cou et t'embrasser les pieds et te tenir la main et avoir envie de toi le matin mais te laisser dormir et t'embrasser le dos et te caresser la peau et te dire comme j'aime tes cheveux tes yeux tes lèvres ton cou tes sein ton cul ton

et fumer assis sur les marches jusqu'à ce que ton voisin rentre et fumer assis sur les marches jusqu'à ce que tu rentres et m'inquiéter quant tu es en retard et m'émerveiller quant tu es en avance et regarder tes photos et désirer t'avoir toujours connue, entendre ta voix dans mon oreille et sentir ta peau contre ma peau te raconter ce que j'ai de pire et te donner ce que j'ai de mieux et te dire la vérité quand je n'y tiens vraiment pas
et chercher à me rapprocher de toi parce que c'est beau d'apprendre à te connaître et ça mérite bien un effort et m'adresser à toi dans un mauvais allemand et en hébreu c'est encore pire et faire l'amour avec toi à trois heures du matin et peu importe peu importe peu importe comment mais communiquer un peu de l'irrésistible immortel invincible inconditionnel intégralement réel pluri-émotionnel multispirituel "tout-fidèle éternel amour que j'ai pour toi. "



Manque- Sarah Kane

dimanche 31 juillet 2011

" Lolita, lumière de ma vie, feu de mes reins. Mon péché, mon âme. Lo-lii-ta : le bout de la langue fait trois petits pas le long du palais pour taper, à trois reprises, contre les dents. Lo. Lii. Ta.

Le matin, elle était Lo, simplement Lo, avec son mètre quarante-six et son unique chaussette. Elle était Lola en pantalon. Elle était Dolly à l'école. Elle était Dolorès sur les pointillés. Mais dans mes bras, elle était toujours Lolita.(...)"



Lolita. Nabokov

jeudi 2 juin 2011

Photo : En Atelier 1 - Janvier 2012

"D'un côté, il y a les maisons et, derrière les grandes fenêtres du rez-de-chaussée qui ressemblent à des vitrines de magasin, on aperçoit les minuscules chambrettes de putains. Elles sont en sous-vêtements, assise contre la vitre, dans de petits fauteuils agrémentés d'oreillers. Elles ont l'air de gros matous qui s'ennuient.
L'autre côté de la rue est occupé par une gigantesque église gothique du XIVe.
Entre le monde des putes et le monde de Dieu, comme un fleuve séparant deux royaumes s'étend une âcre odeur d'urine.
A l'intérieur, il ne reste que l'ancien style gothique que les hauts murs nus, les colonnes, la voûte et les fenêtres. il n'y a aucun tableau, il n'y a des statues nulle part. l'église est vide comme une salle de gymnastique. Tout ce qu'on y voit ce sont des rangées de chaises qui forment au centre un grand carré autours d'une estrade miniature sur laquelle se dresse la petite table du prédicateur. Derrière les chaises il y a des boxes en bois; ce sont les loges destinées aux familles de riches citadins.
Les chaises et les loges sont placées là sans moindre égard pour la configuration des murs et la disposition des colonnes, comme pour signifier à l'architecture gothique leur indifférence et leur dédain. Il y a maintenant des siècles que la foi calviniste a fait de l'église un simple hangar qui n'a d'autre fonction de protéger la prière des fidèles de la neige et de la pluie.
"

Milan Kundera- "L'insoutenable légèreté de l'être"

dimanche 8 mai 2011

Pina - Win Wenders



"je n'ai pas fermé l'œil de la nuit. J'ignore si le jour est levé : mon ciel est un néon blanc qui grésille. Je suis serré dans une boite de lumière. Privé d'espace et de temps, j'habite un container d'éternité"
Un roman Francçais. Beigbeder

samedi 23 avril 2011

'Le monde est de taille moyenne'

avril 2011 ; Modèle : Julie




" Un matin de bonne heure, tard dans le siècle, à Cricklewood Broadway. À six heures et vingt-sept minutes, en ce 1er janvier 1975, Alfred Archibald Jones, tout de velours côtelé vêtu, était assis dans un break Cavalier Musketeer, rempli de vapeurs d'essence, le visage sur le volant, à espérer que la sentence divine ne serait pas trop sévère. Prostré, les mâchoires relâchées, les bras en croix comme quelque ange déchu, le poing refermé d'un côté (gauche) sur ses médailles militaires, de l'autre (droit) sur son certificat de mariage, pour la bonne raison qu'il avait décidé d'emporter ses erreurs avec lui. Il avait joué à pile ou face et s'était tenu sans défaillir au verdict du hasard. Il s'agissait là d'un suicide mûrement réfléchi. Mieux, d'une résolution de nouvel an."

Sourires de Loup. Zadi Smith


dimanche 10 avril 2011

"le privilège d'être partout chez soi comme les rois les filles et les voleurs"


Jean-Loup Sieff

"Lydie, Tristan. Moi même. Toi même. Soi-même. Un bébé de six mois, à plat ventre sur une peau de bique tout nu. Terriblement pareil aux autres. Étonnante impression de schizophrénie. Soi et un autre. Impossible de faire coïncider l'image de ce petite hominien potelé à celle qu'on a l'habitude de voir dans la glace. De mémoire foetale,point. Et l'instant fabuleux unique ou le spermatozoïde paternel s'est faufilé dans l'ovule maternel qui trainait dans le fin fond du labyrinthe ovairien, disparu. Et les neufs mois passés, dans le cloaque tiède, oubliés. Reste la nostalgie, dit-on. Reste le merveilleux cafouillis des gamètes, les lois de l'hérédité, la quantité de protéines absorbées par maman, et splatch fœtus roi du monde sort comme un projectile sanguinolent après lui des filaments de plasma de la bave de sorcière et des caillots de morve divine _ c'en est fini pour lui de la grande nuit utérine et du clapotement rassurant de sa mer intérieure, le voilà expulsé de son paradis membraneux, chassé de sa sphère, transparente et humide traversée de phosphènes, émergé du limon primordial, condamné à l'air libre, enchainé pour la vie à sa responsabilité et surtout forcé d'assumer cet incroyable privilège : être unique en son genre, coupé de l'univers, SEUL et conscient de l'être dès que d'un coup sec comme le hachoir on fait sauter le cordon ombilical qui le retenait au racine du monde. "

Les rois et les voleurs Muriel Cerf

samedi 5 mars 2011

sol mi fa sol mi fa


Ellen von Unwerth
pour Vogue

"Beaucoup de ta gueule trop peu de ta bouche"
Deux navires de chasse se battent sur le parquet
1,2 mes pensées éparses ne forment plus qu'une idée

Et Sylphide passe, reine de beauté

Draps d'épines ambrés, dans lesquels je roule, me pique comme des sabres, me brûle et me coupe
Parcourir ton corps fizz, inhaler ton musc
Ils ont amarrés

Et Sylphide passe reine de beauté
Compo hiver 2010

vendredi 1 octobre 2010

Puis, l'enfer jaillit d'Elle . Le sable se soulevait sous tant de fumée . Cette dernière tourbillonait, parfumant tout sur son passage .


Fotografo : Ruven Afanador, el mio amor

Je me fais violemment surprendre par cet esprit qu'il me décrit, ce démon, cet ange qui opère sur le cœur des danseuses, dans le gosier des cantaores ou la cape du torero, cet ange qui vient ou ne vient pas, sans crier gare.
Dans cette petite Espagne profonde il est bien connu cet esprit, cette trempe qui fait gronder la terre, tapisse la roche, bourdonne et rutile comme un air de Tango. Sur les chants des castagnettes, les airs graves de ces femmes, le bruit lourd d'un talon laminant d'un coup franc le sol ensuite alourdis d'un rire gras et chaud, quelqu'un vient soudainement me pincer l'épaule puis tire généreusement sur un pli de mon pull

- tu planes ma vieilles, sur la terrasse par ce temps, rentre tu vas attraper du mal

Je corne maladroitement la dernière page lue puis referme tout bonnement mon livre, les mots de Lorca se superposent pour mieux résonner, je passe d'une
transe andalouse à une froideur automnale bien bretonne, à moi d'y trouver mon compte.


samedi 3 avril 2010


Guy Bourdin


- Tu me racontes une histoire ? Une d'un grand livre en carton, sur l'étagère de baby baby.

-Bob l'asticot plus roublard qu'un simple lombric et ses amis baguenaudent le pas lourd dans le petit bois quand soudain

- Et une qui fasse pleurer les femmes plutôt

- C'est l'histoire d'une fille qui versent des larmes sous un peuplier sans feuilles ni branches d'ailleurs

- oh ! c'est étrange, l'histoire du peuplier tout nu

mercredi 17 mars 2010




Ils ne se prononcent pas de peur de se faire jeter, et toi ça te pique le col du pull, te tiraille la manche de la chemise, d'ailleurs la manche tu l'as roulée jusqu'à l'os du coude, le bouton s'est fait la malle scindant en deux bouts l'extrémité du vêtement. Les deux appendices de coton pendouillantes et imprégnées de la journée t'ont obligé à intervenir. Roule roule jusqu'à l'os du coude

" Pour lire dans les entrailles des mots il faut d'abord faire chauffer un demi litre d'eau dans laquelle a été dilué l'article du petit Robert qui définis la vérité. La lettre aux mots noyau Cassandre doit être ébouillantée, il faut pendant que l'on verse l'H20 modifiée fredonner une chanson qui toupine gutturale, ça peut aider le corps pour qu'il entame la transe et puis c'est bon pour le stimmung"

Chloé Delaume

jeudi 4 mars 2010

Mi hombre de azul
9

"Faut-il considérer, Monsieur Jean, la lecture de Pascal comme un divertissement ?"

Ch 9,
La puissance des mouches
Lydie Salvayre


Vous partez tous, pas vraiment loin mais tout de même.


Du bout des orteils que vous mouviez avec aménité, je touchais presque le plafond.
Voyez un peu l'exemple du château de cartes, qui malgré la bise ne s'écroule pas.
OH C'était joli, confortable comme ce vieux club que tu as balancé.

Le plafond est haut mais le château tient bon. Les valets réclament leur dû et la princesse n'a plus de dot. Les princes sont en cavale et la cour libertine.





lundi 22 février 2010

2009

Non guardare i miei occhi

sono brutta

como sei triste


Oh guarda, i suoi seni sono piu attraenti e ritorno

scuro

Dai !



OH MY DEAR DOE YOU ARE COMING BACK



jeudi 18 février 2010

Les dormeurs, Sophie Calle





"J'ai demandé à des gens de m'accorder quelques heures de leur sommeil. De venir dormir dans mon lit. De s'y laisser photographier, regarder. De répondre à quelques questions. J'ai proposé à chacun un séjour de huit heures. J'ai contacté par téléphone quarante-cinq personnes : des inconnus dont les noms m'avaient été suggérés par des connaissances communes, quelques amis, et des habitants du quartier appelés à dormir le jour, tel le boulanger. Ma chambre devait devenir un espace constamment occupé pendant huit jours, les dormeurs s'y succédant à intervalles réguliers. Vingt-neuf personnes ont accepté de venir dormir. Cinq d'entre elles ne se sont pas présentées : une babby sitter engagée par intérim au dernier moment et moi même nous sommes substitiées à elles. Seize personnes avaient refusé. Soit qu'elles fussent indisponibles, soit que quelque chose leur déplût. L'occupation du lit a commencé le dimanche 1er avril à 17heures et s'est terminé le lundi 9 avril à 10heures. Vingt-huit dormeurs se sont succédé. Certains se sont croisés. Un petit déjeuner ou un dîner, selon l'heure, était offert à chacun. Une literie propre était à disposition. Je posais quelques questions à ceux qui s'y prêtaient. Il ne s'agissait pas de savoir, d'enquêter, mais d'établir un contact neutre et distant. Je prenais des photographies toutes les heures. Je regardais dormir mes hôtes.

RAPHAEL BROSSARD, DIX-HUITIEME DORMEUR ET SON CHIEN JISMOUND


J'ai rencontré Raphaël au cours d'un dîner. Il ne m'accorde toutefois que trois heures de son sommeil. Il viendra accompagné de son chien Jismound, le vendredi 6 avril, de 14h à 17h

(...)
Ses premiers mots sont : "alors je me déshabille et je me couche ? "
Moi : Oui, je vais vous laisser vous déshabiller.
Lui : oh écoute certainement pas. Ça te gêne peut-être de me voir tout nu !
Moi : pas du tout.
Lui : c'est vrai ? je ne suis pas très beau à voir mais enfin, que veux-tu, je suis comme je suis...
Moi : comment s'appelle votre chienne ?
Elle ne dort jamais sans vous ?
Lui : Jismound. Il, c'est un homme. Il est très bien. Faut-il que je me mette tout nu ?
(...)

Je lui demande si il veut changer les draps. Il s'en fou du moment qu'il n'y a pas de punaise. Je lui propose de répondre à certaines questions.
(...)
-Peut-il dormir dans les trains ?
"Oui. Ce que j'adore, c'est poser ma tête sur les cuisses d'une femme assise, avoir le nez sur son ventre et dormir ainsi...on ne peut faire ça que dans les trains."
-Obéit-il à un rituel ?
"Je lis pendant que je dors. Je prends un livre, je lis une phrase et je dors pendant une demi-heure. Je garde le livre dans les mains, j'ouvre les yeux et je lis une autre phrase"
(..)
Un objet dans cette chambre le gêne t-il ?
"Je n'aime pas tellement l'appareil photographique ni le magnétophone, mais je n'ai pas d'allergie spéciale"
Il cherche une cigarette.
"Est-ce que je peux fumer en dormant ? Je fume en dormant et je fou le feu en général. J'ai déjà mis le feu à plusieurs lits. Chez moi j'ai des draps ignifugés.

Coup de sonnette. Il est 17heures. Je vais ouvrir, C'est Daniel D. Le dix-neuvièmes dormeur " (...)

Sophie Calle
Les dormeurs
Actes sud

mercredi 17 février 2010





Détournez en dégagé quatrième, quatrième fondue, tour en dedans, arrivée avec le bon pied pour enchaine à gauche, balancement et sissone retiré


Temps de flèche sur trois temps uis temps levé 1, 2, 3 Bam droite 1, 2 , 3 gauche


Deboulé demi-pointe, ensemble, 1 ,2, 3





Etirez vos bras, ton visage, serrez serrez, vous luttez, l'oeil droit s'ouvre 1 - 2 gauche, retiré, on ne bouge plus, soufflez, plus fort, épaules, souffle, bras droit-cassé, croisé, retiré, jambe droite, chassé, soufflez, sortie sauf P et C, au centre, doucement, denouez le pull, tu pleures mais lui ne voit toujours pas, sur lui 1, sous 2, tu te faufiles, 3 - 4

tu ne bouges plus

soyez plus lascifs et moins lubriques ahaha !


oh oh les autres c'est là que vous rentrez bon sang ! 1, 2 corde, tiré, soufflez, souffle souffle souffle BAM souffle souffle souffle épaule, début des adages, en trois temps encore, le rythme bon sang le rythme !

dimanche 14 février 2010

Artopil-suite et fin fev 2010





Le temps était si bon, mais ton café trop peu voluptueux


jeudi 11 février 2010

' c'est pour la bonne cause '








- Muy senores mios, espero poder acogerlos pronto !


- Dicen que ya es hora afirma la chica que vive al lado


- Todavia no, dos dias mas. Me anuncias que vendreis, de lo cual me alegro mucho


Ce sera chaud et légèrement imprégné d'eau

- espero vivamente que vendras

jeudi 4 février 2010

Fev 2010 Léa


Sa transpiration était des larmes
Un excès réservé
Résurgence de fluides immenses

et on me dit " tu t'fais du mauvais sang. Tas plus d'quoi t'ronger les doigts, son petit minou t'a bouffé la main...hein? elle attrape bien les filles aussi. Putain tu perds tout ton sang, tout perd tout sens...Par tous les saints c'est simple, tu..craches du sang, la gorge lacérée, il ou elle te dit va plus bas car ils le sentent bien qu'tu fonces, mais tu n'as plus d'ongles, tu baises sale parce que tu ne sais plus ce que tu vaux "

Tu ne sais pas de quoi tu parles, et puis tu parles vraiment très mal

dimanche 24 janvier 2010

Artopil



Artopil janv 2010




"Mon corps tendu jusqu'au délire

Attend comme un embrasement

Un devenir, un claquement

La nuit je m'exerce à mourir"


La poursuite du bonheur
Michel Houellebecq

dimanche 17 janvier 2010

lugabaz janv 2010


Se coucher si tard et décider par la suite de se lever dès le potron-minet. Boire un earl-grey puis un café qui étouffe cette langeur finalement voulue. Chercher à se fatiguer pour ressentir l'indolence apaisante d'un coma cotonneux désiré. Procrastiner tout le reste de la journée. Choisir un livre en fonction de son état et un contraire à celui-çi. Un qui m'entrainera au coeur d'une lourde bataille dans les cases de soldats belliqueux, avide de vindicte, d'une revanche sur la vie, l'autre qui m'enseignera l'amour élémentaire et l'ardeur modéré. Craquer une allumette et se brûler la langue de fumée piquante. Laisser ses yeux se gonfler par les effluves exhalées d'une cigarette trop chaude et retenir toute l'eau qui s'y est chargée. Adorer non pas le Christ mais son ami d'une manière fixe et peu diffuse. Courir sur les pavés. Avoir mal à l'âme. S'asseoir et ne plus bouger.

Puis tout rallumer




" Ne souhaite pas Nathanaël, trouver Dieu ailleurs que partout.

Chaque créature indique Dieu, aucune ne le révèle.

Dès que notre regard s'arrête à elle, chaque créature nous détourne de Dieu.


Tandis que d'autres publient ou travaillent, j'ai passé trois années de voyage à oublier au contraire tout ce que j'avais appris par la tête. Cette désintruction fut lente et difficile ; elle me fut plus utile que que toutes les instructions imposées par les hommes, et vraiment le commencement d'une éducation.

Tu ne sauras jamais les efforts qu'il nous a fallu faire pour nous intéresser à la vie; mais maintenant qu'elle nous intéresse, ce sera comme toute chose, passionnément.


Je châtiais allégrement ma chair, éprouvant plus de volupté dans le châtiment que dans la faute - tant je me grisais d'orgueil à ne pécher simplement. "


Les nourritures terrestres

A.G